Pourquoi la boulimie n’est pas une maladie mais un REMÈDE – Ma guérison
Dans cet article j’aimerais vous parler de la bataille que j’ai menée face à mes crises d’hyperphagie et de la « méthode » grâce à laquelle je me suis débarrassée de mes crises de boulimie, notamment à l’aide de certaines explications du livre de Kathryn Hansen « Brain over Binge ».
Comme moi, Kathryn a souffert de boulimie et a eu de sérieuses crises d’hyperphagie pendant six ans.
Même si je ne suis pas (du tout) d’accord avec l’intégralité de sa méthode, comme elle mon expérience m’a confirmé que la boulimie n’est PAS utilisée en premier lieu pour « étouffer des besoins émotionnels profonds » et qu’elle n’est PAS une « maladie » contre laquelle il faut se battre et que nous n’avons pas besoin d’une longue « thérapie » pour nous en sortir.
Mes années de pratique m’ont montrées que les compulsions ne sont que des réponses normales et saines face à une RESTRICTION, physique ou mentale (oui car simplement culpabiliser de manger peut être perçu comme une restriction par le corps…)
J’aime beaucoup la partie dans laquelle l’auteure compare la boulimie à une réaction de notre cerveau « animal » (instinct primitif de survie) en réponse à n’importe quel régime ou à n’importe quelle restriction que notre corps pourrait percevoir comme une menace, et je vais utiliser ses explications pour vous raconter mon histoire et ma guérison.
Je vais également vous expliquer pourquoi les différentes thérapies qui existent aujourd’hui ne s’adressent pas vraiment au problème de base et ne font que traiter les causes générées par ce manque de nutrition (problèmes émotionnels, affectifs, dépression, vision de soi déformée, etc.)
Et, pour finir, je vous partagerai l’extrait du livre qui a le plus résonné en moi, en espérant qu’il vous parle aussi…
Mon histoire de mangeuse compulsive (ou hyperphagique)
Mon trouble alimentaire a commencé en 2007 comme la plupart des troubles alimentaires, en voulant suivre un régime et certaines règles alimentaires et perdre du poids. J’ai commencé à diminuer doucement mes calories et à augmenter la quantité d’exercice physique que je faisais, jusqu’à ce que j’atteigne un poids relativement bas.
Durant cette période, mon appétit était un gros problème. Au plus je réduisais mes apports, au plus l’envie de manger s’intensifiait et m’obsédait, jusqu’à ce qu’en mars 2008, je perde le contrôle pour de bon et que j’ai ma première crise de boulimie.
J’étais loin de me douter à l’époque que je n’avais eu qu’une réponse biologique NATURELLE à une restriction alimentaire – mon corps et mon cerveau essayaient simplement de me protéger de la famine/de la restriction. Par une puissante réaction de SURVIE, mon cerveau m’avait poussé à avoir une compulsion.
Mais, à cette époque, je ne pouvais me rasseoir sans rien faire et accepter le gavage forcé que je venais de subir, donc, pour compenser, je faisais encore plus de sport, je diminuais mes portions au repas suivant et j’allais même jusqu’à jeûner parfois.
Mes compulsions alimentaires ont graduellement augmenté, jusqu’à ce qu’elles deviennent des habitudes qui consumaient ma vie.
Malgré de nombreuses thérapies et moultes tentatives de retour dans le « droit chemin », mes boulimies ont continué pendant plus ou moins 10 ans, jusqu’à ce que je trouve ENFIN un moyen de prendre l’entière responsabilité de mon problème.
Pourquoi les thérapies traditionnelles n’ont pas marché
Avant que je ne vous raconte comment je m’en suis sortie, j’ai besoin de vous expliquer pourquoi des années de thérapies ne m’ont PAS aidé.
Les thérapies traditionnelles permettent à beaucoup de personnes d’aller mieux et je n’essaie pas de vous dissuader d’en suivre.
Je vais juste expliquer pourquoi cela n’a pas marché POUR MOI et essayer d’offrir une alternative pour celles qui, comme moi, n’arrivent pas à s’en sortir (ou pour celles qui ne peuvent pas s’en offrir).
L’erreur commune à tous les traitements conventionnels que j’ai pu suivre est la suivante : on me disait que les compulsions n’avaient AUCUN rapport avec la nourriture.
On m’apprenait que la boulimie était le symptôme d’un problème « psychologique » causé par la dépression, l’anxiété, le manque de confiance en soi, les conflits familiaux ou les blessures du passé.
On m’apprenait que mes comportements alimentaires destructeurs étaient le signe d’un conflit émotionnel intérieur.
Les thérapeutes disaient que j’utilisais ma boulimie comme un mécanisme me permettant de faire face aux problèmes et aux sentiments que je ne pouvais supporter.
Ils disaient que mes compulsions alimentaires comblaient un manque dans ma vie, un vide ou un besoin important.
En thérapie, personne ne m’a dit que j’avais le pouvoir de quitter la boulimie à n’importe quel moment.
À la place de ça, on me disait que je n’aurais jamais vraiment de contrôle sur mon propre comportement tant que je ne réglerais pas « les causes émotionnelles sous-jacentes ».
Sauf que j’ai essayé de régler ces supposés « problèmes sous-jacents » pendant des années.
Je me suis lancée dans une quête personnelle en vue de découvrir qui j’étais, en espérant trouver la raison de mes crises.
J’espérais qu’en faisant des changements dans ma vie, qu’en soignant mes blessures du passé, qu’en construisant de nouvelles relations, cet incroyable besoin de me gaver s’en irait.
J’ai découvert plein de façons et de techniques différentes pour gérer les coups de blues, pour réduire l’anxiété et pour prendre davantage confiance en moi.
J’ai travaillé sur mon alimentation et combattu mon perfectionnisme. J’ai appris à gérer les évènements et les sentiments qui étaient censés déclencher mes crises de boulimie. J’ai essayé de comprendre quel but mes boulimies servaient dans ma vie.
Mais, malgré tout ça, je continuais à avoir des crises de boulimie.
Les thérapies n’ont pas marché parce qu’elles ne s’adressaient pas DIRECTEMENT au problème ; au lieu de ça, les thérapeutes essayaient de me soigner d’une manière approximative et complexe, en s’adressant à tous ces problèmes qui n’avaient pas vraiment de rapport avec mon réel problème, la boulimie.
En plus de ça, voir ma boulimie comme « un problème compliqué m’aidant à combler une sorte de vide émotionnel », me donnait de nombreuses excuses pour satisfaire mes habitudes et de nombreuses raisons de ne pas me responsabiliser vis-à-vis de mes propres agissements. Penser que mes boulimies me servaient à compenser mes coups de blues, mon anxiété, mes sentiments, mes problèmes, mes douleurs du passé, ou croire tout simplement que j’avais une « maladie », me donnait encore plus de raisons de continuer à manger autant.
Ce n’était pas ma faute après tout, regardez tout ce que j’avais vécu…
Je n’en veux pas à mes thérapeutes parce qu’après tout ils essayaient juste de m’aider et ont toujours été très à l’écoute. S’adresser aux causes sous-jacentes peut en aider certaines mais, pour ma part, cela n’a pas permis à mes crises de s’arrêter, et je sais que je ne suis pas la seule.
J’ai été capable de m’en sortir seulement lorsque j’ai commencé à voir mon trouble alimentaire différemment : en arrêtant définitivement de croire que je me goinfrais pour des raisons « plus profondes » et en changeant complètement la manière avec laquelle j’abordais mon « problème ».
J’ai guéri brusquement après avoir eu UNE RÉVÉLATION.
Je suis convaincue que je n’ai AUCUN risque de rechuter, même pendant les moments les plus stressants de ma vie. Mon combat quotidien avec la nourriture est fini ; la douleur causée par mes habitudes a disparu ; la souffrance de ces années de boulimie est partie.
Le soulagement que je ressens en réalisant que mon trouble alimentaire est derrière moi est indescriptible.
Pourtant, ma guérison n’a pas été typique. Elle ne comprenait PAS de plan alimentaire, PAS de développement personnel ou spirituel, et je n’ai PAS eu recours à l’hypnose, à l’illumination ou à un pouvoir supérieur.
Elle n’a PAS eu lieu grâce à une diminution de mon anxiété, une amélioration de ma vie, ou grâce à un nouveau médicament.
C’était seulement ma personne, armée d’un peu de savoir, qui a pu prendre le contrôle de ses propres agissements.
Je vais expliquer ci-dessous comment j’ai obtenu une guérison COMPLÈTE.
Comment je suis sortie de la boulimie
La chose la plus importante que j’ai dû comprendre pour guérir était qu’il n’y avait rien d’anormal chez moi.
Je n’étais PAS malade, ni souffrante psychologiquement ou émotionnellement.
J’étais juste devenue une victime temporaire de mon cerveau sain – un cerveau qui a simplement fait son travail pendant toutes ces années de boulimie. J’ai dû arrêter de voir ma boulimie comme le résultat de « problèmes émotionnels ou psychologiques sous-jacents« .
J’ai commencé à l’appréhender plutôt comme le résultat de quelque chose de vraiment réel et concret, qui se passait dans une tête parfaitement saine.
J’ai dû arrêter de croire que je me remplissais pour compenser des « problèmes plus profonds » ou des « émotions refoulées« .
Au lieu de ça, j’ai compris COMMENT mon cerveau me dictait mon comportement destructeur.
Mon cerveau dictait mes crises de boulimie en m’envoyant le besoin pressant de me goinfrer, ainsi que toutes les pensées, les sensations et les actes qui me menaient au réfrigérateur, au cellier ou au fast-food le plus proche.
Ces envies étaient les seules et uniques causes de toutes mes crises de boulimie, de la première à la dernière.
Si je n’avais pas ressenti le besoin de me goinfrer, je ne me serais jamais goinfrée, c’était aussi simple que ça.
Ces BESOINS de manger n’étaient la conséquence de rien du tout ; ils étaient le problème, les seules raisons de mes crises de boulimie.
Mais d’où venaient ces besoins ?
Ces besoins pressants étaient générés dans la région la plus primitive de mon cerveau, c’est-à-dire la région inférieure, chargée de la survie et des comportements automatiques.
Ma première crise d’hyperphagie est apparue quand j’étais au régime, suite à une une réaction de mon instinct de survie.
Sans le désir de vouloir contrôler mon poids et sans ce régime, je n’aurais jamais développé ce besoin de me goinfrer.
Je contrôlais mes prises alimentaires, mes calories, et je m’interdisais émotionnellement certains aliments, et cela ne plaisait pas à mon cerveau primitif.
J’ai commencé à être obsédée par la nourriture et à y penser constamment à ce moment-là, alors que, avant d’essayer de la contrôler, la nourriture n’avait jamais été un problème dans ma vie.
J’avais une faim et des envies intenses pour le type d’aliments que j’essayais à tout prix de limiter, et j’ai commencé à avoir envie de manger des quantités anormales de nourriture.
J’ai choisi de me mettre au régime à un âge où mon cerveau (plus particulièrement mon cerveau « animal ») était sensible à toute forme de RESTRICTION et de CONTRÔLE alimentaire, et, par une puissante réaction de survie, mon cerveau animal a commencé à m’envoyer d’intenses envies de nourriture.
Ces envies étaient seulement les réponses normales et saines d’un cerveau mis au régime et mes crises d’hyperphagie étaient une réponse « adaptative » permettant de compenser la restriction alimentaire.
Mes premières crises d’hyperphagie étaient ainsi simplement le résultat de mes instincts de survie.
Les crises d’hyperphagie et les compulsions alimentaires, sont des réponses automatiques, primitives et souvent puissantes, nous frappant lorsqu’un (ou plusieurs) de nos besoins biologiques basiques n’est pas remplis.
Quand le cerveau (notre cerveau animal en particulier) sent une menace à notre survie, il réagit automatiquement, en nous faisant agir pour nous protéger de nous-même.
Le cerveau animal est la partie du cerveau automatique, irréfléchie et irrationnelle, profondément enfouie sous le cortex cérébral (cerveau humain supérieur et rationnel).
Comme son nom l’indique, le cerveau animal dirige les comportements considérés comme « animal » et instinctifs.
Le cerveau animal interprète un régime comme une menace à sa survie, et va naturellement essayer de protéger le corps.
Même si le régime ne consiste pas en une restriction sévère et qu’il n’y a pas de danger de famine, se sous-alimenter est quand même contre-nature, et notre cerveau animal se rebellera car il ne connaît pas l’abondance qu’il est censé connaître.
Notre corps et notre cerveau passent en mode « survie » quand la nourriture est limitée.
Le métabolisme ralenti pour pouvoir utiliser de manière optimale chaque calorie, et toutes les fonctions du corps ralentissent pour conserver de l’énergie.
Le cerveau animal va se concentrer sur un but suprême : nous convaincre de manger.
Mes instincts de survie étaient pleinement actifs quand j’essayais de manger peu, et, plus je cherchais à restreindre mon alimentation, plus j’avais envie de manger.
C’était la façon par laquelle mon cerveau animal tentait de me protéger.
Comme à l’époque je ne comprenais pas mes instincts de survie, je pensais que j’étais folle d’avoir envie d’autant de nourriture.
Donc je planifiais précautionneusement mes repas et je faisais très attention d’éviter certains aliments et certaines situations qui m’auraient tentés.
Contrairement à ce que l’on m’avait fait croire en thérapie, contrôler mes prises alimentaires n’était pas une façon de contrôler ma vie ; c’était juste une façon de retenir mes instincts naturels de survie.
Il n’y avait RIEN d’anormal dans ces intenses envies de nourriture.
Mon cerveau animal faisait seulement SON TRAVAIL.
Les instincts de survie posent un problème bien plus grand chez les régimeurs réguliers et les anorexiques.
Priver le corps de nourriture pendant un long moment, ou essayer de maintenir un poids qui est en dessous de son poids naturel, titillera intensément ces instincts de survie ; et ce n’est qu’une question de temps avant que le cerveau prenne des mesures extrêmes.
En fait, la majorité des anorexiques deviennent des boulimiques quand leur corps se révolte.
J’ai réalisé que le but de mes premières crises de boulimie n’était pas si complexe. Mes besoins étaient PHYSIQUES. J’avais seulement besoin de nourriture, en grande quantité, pour compenser mon régime ; donc mon cerveau animal et sain me forçait à sur-manger.
Cette simple information m’a finalement apporté une réelle explication, une information qui avait enfin du sens à mes yeux.
Même avec ma personnalité perfectionniste, une faible confiance en moi et tous mes autres défauts, je n’avais PAS de crises de boulimie avant de commencer à limiter mes prises alimentaires.
J’étais la même avant de limiter mon alimentation.
J’avais les mêmes défauts et les mêmes problèmes (hormis ceux apportés par mes crises de boulimie).
Pourquoi j’ai continué à avoir des crises de boulimie ?
Car je n’acceptais PAS mes crises de boulimie.
Je n’acceptais PAS mon appétit.
Au contraire, j’avais peur de prendre du poids, donc j’ai continué à faire « attention » à ce que je mangeais, à faire attention de ne pas « trop manger« , à faire du sport régulièrement, ce qui envoyait toujours un message de DANGER à mon cerveau animal.
Il m’a également été très bénéfique de légaliser tous les aliments sur lesquels j’avais des crises de boulimie, de les neutraliser, et d’apprendre à les manger sans culpabiliser.
Désormais ces aliments n’ont absolument plus aucun pouvoir sur moi et j’arrive à m’arrêter de manger FACILEMENT.
MON PASSAGE PRÉFÉRÉ DU LIVRE « Brain over Binge« :
« Ma dernière crise de boulimie s’est déroulée de cette manière… Je me suis approchée du réfrigérateur et j’ai commencé à manger mais quelque chose était différent. Manger n’était plus excitant. La nourriture n’était pas autant goûtue. Je ne mangeais pas aussi vite que dans mes compulsions passées, et l’acte n’était pas autant plaisant. Je me suis arrêtée car ce n’était simplement plus la même chose.
Je ne sais pas vraiment pourquoi c’était différent, mais je crois que, dans mes anciennes compulsions, mon « moi » (mon cerveau humain) était séparé de mon cerveau animal et, aujourd’hui, la « compulsion » venait de ma propre volonté ; je savais que c’était un choix volontaire et je sentais que cette fois j’étais aux commandes…
Cette dernière crise de boulimie était différente car l’action de me nourrir n’était pas irréfléchie. Je savais que chaque bouchée venait de ma propre volonté, et j’ai découvert que je n’en avais simplement plus envie.
Cette dernière crise m’a apporté quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis des années : je ne voulais simplement pas manger compulsivement, mais quelque chose me poussait à le faire, sans avoir le moindre contrôle.
Depuis ce moment, il m’a été impossible de manger à nouveau compulsivement. »
Merci de parler de ce livre qui m’a, moi aussi, aidé à sortir de l’hyperphagie. Tu indiques que tu n’es pas totalement d’accord avec la méthode prônée par Kathryn Hansen. Qu’est-ce qui ne t’a pas aidée et sur quels points particuliers n’es-tu pas d’accord avec sa méthode?
J’approuve tout le « pourquoi » des crises de boulimie mais pas du tout le « comment » y mettre fin. En gros, toute la deuxième partie 😉
Bonjour!
Ayant des tca depuis 8 ans je viens de découvrir ton blog qui m’aide beaucoup.
Je n’ai juste pas compris ca : »
Cette dernière crise m’a apporté quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis des années : je ne voulais simplement pas manger compulsivement, mais quelque chose me poussait à le faire, sans avoir le moindre contrôle. »
Je ne comprends pas, elle ne voulait pas manger compulsivement mais elle n’avait pas le controle ?
Oui c’est bien ça ! 😉
Hello Emilie
Quand tu dis que tu as du te forcer à manger 2500 calories en moyenne, c’est d aliments nutritifs et « sains / équilibré » pas 2500 calories avec la moitié en mangeant des gâteaux et ou chocolat ?
Merci à toi
Bonjour Stéphanie, ça dépendait des jours !
As-tu des astuces pour arrêter de culpabiliser alors?
Oui. Un bon gros « FUCK IT » et puis basta ! 😉
Bonjour Émilie
Merci pour tous ces mails et tous ces éclairages sur les causes de l alimentation compulsive ca aide tellement à se comprendre et effectivement à se dire que non on est pas folles !! Apres une forte perte de poids suite à une sidération (cancer de mon pere) j ai eu une perte d appétit énorme et donc le cerveau reptilien a fait son taf ! C est là que ca a démarré….. J ai fait bcp de chemin ensuite et j étais je pense vraiment sur la Bonne voie sauf que la j ai l impression d y retombé depuis que j ai appris que je suis enceinte Je suis heureuse C est sur sauf que C est un tel boulversement alimentaire …. Je me sens du coup un peu « impuissante » face à cet appétit on dit manger 2 fois mieux pas 2 fois + …. Est ce que tu penses que C est le cerveau reptilien vis à vis du bébé qui se réveille ? En mode survi par peur de manquer ???
Merci d’avance pr ton retour
Pauline
Bonjour Pauline, tu auras beau manger mieux, si ton corps veut davantage d’énergie (calories), tous les légumes du monde n’y changeront rien. Écoute ta faim, elle est là pour une raison 😉
Est ce normal, je n’ai pas du tout envie de manger des sucreries ou autres …? mais par contre j’ai vraiment vraiment souvent faim, même lorsque je viens de manger… cela est normal je crois mais j’aurais aimé avoir une confirmation ! et est ce que la plupart des gens prennent du poids en se soignant ?
Il n’y a pas de « normalité » avec l’alimentation et nos envies. Chaque cas est différent et chaque guérison est différente. Et non pas tout le monde prend du poids mais c’est fréquent. Quoi qu’il se passe : c’est CENSÉ se passer 😉
J’ai moi aussi guérie de la boulimie grâce au livre de Kathryn Hanssen voilà tout juste 1 an ! Je voulais le partager comme tu l’as fait, mais les mois sont passés et je n’ai pas pris le temps… Merci à toi de l’avoir fait, et bravo pour ta guérison ! J’ai 40 ans et j’ai eu deux périodes de boulimie dans ma vie, la première à l’adolescence suite à un régime et la 2e à 35 ans, et devinez quoi ? Suite à un régime également …
La 1ère fois j’ai rencontré mon mari qui était en léger surpoids,et se fichait que j’ai des rondeurs, bref j’ai arrêté tout régime et s’est passé tout seul, sans même que je n’en connaisse la nature précise.
35 ans, séparation, régime et perte de poids, limite anorexique. Mon cerveau reptilien a, comme tu l’expliques très bien, joué son rôle en m’envoyant des signaux puissants pour me FORCER à manger, et bien évidemment les aliments les plus caloriques, dans un objectif de survie.
Voilà pourquoi les boulimiques ont souvent l’impression d’être schyzo, deux esprits en lutte en elles, mais ça n’a rien de psychiatrique… Juste les signaux contradictoires de notre cerveau animal, lié à la survie, et de notre néocortex, notre raison.
Je crois que j’ai quasi tout essayé sauf la magie noire (mais je n’en étais pas loin tellement mon désespoir était immense) : prozac, hyponose, 5 thérapeutes dont un qui m’a suivie plusieurs années, deux thérapies de groupe, des groupes de paroles aux forums, nutritionnistes, j’ai testé le baclofène, les acides aminés, j’ai fini proche du burn out, urgences psychiatriques, avec 2 ans de sevrage chimique, le tabac… J’ai rencontré l’amour, pensant qu’il guérirait tout, mais que néni. J’en étais même arrivée à croire qu’on m’avait jeté un sort, et j’étais punie pour des fautes passées, voir même que j’avais subi un inceste que ma mémoire avait refoulé…
J’ai dépensé des fortunes pour tenter de me guérir, j’ai gâché une partie de ma vie, car les crises, le sport, les thérapies, me prenaient tout mon temps, toute mon énergie, et tout mon argent, et pendant les crises même mes enfants devenaient un obstacle à contourner.
Bref ce livre est enfin venu, j’ai la chance de parler anglais car rien ne fait référence à cette méthode en France (sauf ton blog 🙂 ). J’ai douté beaucoup au début mais une partie de moi y croyais . J’ai mis plus de temps que toi à guérir, qq mois, mais maintenant je peux dire que je suis LIBRE ! Je reste gourmande et je me tape bien la tablette de chocolat de temps en temps, mais ce n’est pas de la boulimie, et j’ai appris à voir la différence.
J’ai en plus de toi du véritablement me FORCER à absorber 2400 calories par jour. Je sais cela parait une aberration, surtout pour des TCA, mais je n’ai pas pris de poids. Ca paraît fou mais c’est vrai. Je n’en ai pas perdu non plus. Elle explique dans le livre quels sont les réels besoins alimentaires, et cela a été crucial dans ma guérison, car pour apaiser le cerveau reptilien, il ne faut pas lui donner de raisons d’avoir peur de manquer, donc l’alimenter régulièrement et correctement. Le deuxième axe a consisté à utiliser une sorte de méthode de méditation visant à réduire la force des signaux du cerveau reptilien, jusqu’à extinction complète… J’avais peur que ça ne fonctionne pas, et pourtant ça a marché, ça prend un peu de temps, mais le cerveau se reprogramme et chaque succès il y a récompense, ce qui l’encourage à ne plus tenir compte de ces signaux petit à petit.
Avec la guérison, ont disparus certains troubles : je ne suis PLUS OBSEDEE par mon poids, ni par la minceur, je suis plus sereine, plus ouverte aux autres, j’ai plus confiance en moi. Ces troubles sont la conséquence de la boulimie et pas l’inverse.
Je suis toujours imparfaite, je n’ai toujours pas une grande confiance en moi, pour autant je ne suis plus boulimique, tout comme des millions de personnes qui ont ses imperfections et qui n’ont pas de TCA.
Les thérapies ? Oui c’est intéressant à titre de développement perso, mais pas pour la boulimie, car elles renforcent encore plus notre cerveau reptilien, qui cherche toutes les bonnes excuses pour justifier les crises.
J’ai tenté de convaincre ma meilleure amie, hyperphage, de suivre cette méthode. Elle n’a pas réussi a accepter de se nourrir convenablement et a tenté de l’appliquer en pratiquant la méthode weight watchers… J’en suis très triste, mais j’espère que mon témoignage ajouté au tien en convaincra d’autres d’appliquer cette méthode dans son entièreté, avec la foi d’une religieuse en pèlerinage ;-). CA MARCHE !!! Bon courage à toutes….
PS : désolée pour les fautes, et oui je ne suis pas devenue parfaite non plus en guérissant
Ha c’est super Cécile merci beaucoup pour ce témoignage de guérison ! Et oui je me suis aussi « forcée » à manger beaucoup de calories. Au moins 2500 si mes souvenirs sont bons mais mon esprit avait tellement la dalle que certains jours je montais jusqu’à 5000. Par contre je n’ai pas accroché à sa deuxième étape visant à réduire la force des signaux du cerveau reptilien tout simplement parce que quand j’ai arrêté de me restreindre et arrêté de vouloir perdre du poids et que je me suis mise à manger beaucoup plus de calories, mes crises se sont arrêtées. Encore merci pour ce partage ! Emilie
Ton témoignage donne vraiment de l’espoir de guérir ! J’ai l’impression que j’ai toujours été boulimique, depuis petite j’ai toujours été en surpoids jusqu’à devenir obèse, puis j’ai décidé de maigrir, j’ai fais beaucoup de sport, je contrôlais tout ce que je mangeais (anorexie mentale mais je ne m’en rendais pas compte) résultat -25kg mais je suis retombée dans la boulimie, par chance j’ai jamais repris le poids car je n’ai jamais arrêté le sport. J’ai tenté énormément de choses pour en sortir et rien n’a fonctionné.. ca fait maintenant 9 ans que j’ai perdu du poids et j’ai l’impression que je n’en sortirai jamais.. je ne comprends pas l’anglais donc lire le livre va être compliqué pour moi… en tout cas merci, ça fait du bien de lire des choses qui redonne un peu d’espoir.
Je me lance aussi dans cette phase de reconstruction de mon corps et vote histoire m’inspire beaucoup ! puis je vous demander combien de temps votre guérison a mis ? Je compte prendre mon temps et je sais que cela ne se fera pas du jour au lendemain mais j’aurai aimé avoir une idée… et je trouve cela incroyable que vous n’ayez pas pris de poids, je pensais que nous devions toutes passer par là lors de notre guérison…
Il n’y a pas de durée « moyenne » car tu es guérie le jour où tu décides de t’en sortir et d’arrêter tes comportements malsains et à la fois tu vas devoir travailler sur la relation que tu as à la nourriture jusqu’à la fin de ta vie. On ne parle pas de « guérir » d’un rhume. C’est un processus continu. Et bien sûr que j’ai pris du poids 😉
Moi, je suis devenue hyperphage en colo, quand j’avais 7 ans. Et je n’étais PAS au régime, et je n’étais PAS en surpoids. Désolée, mais ça ne rentre pas dans ta « théorie ». Si tu as une explication cohérente, j’écoute ! Bon courage…
Ah oui, et l’orthographe, aussi.
Bonjour Marilou, oui c’est d’ailleurs pour ça que je dis « la PLUPART des crises de boulimie » et non LA TOTALITÉ et que je précise que je parle de MON expérience. À cet âge là, tu as sans doute commencé à manger de manière « émotionnelle », même s’il me faudrait beaucoup plus de paramètres pour pouvoir le confirmer 🙂 Et, pour l’orthographe, comme je le dis dans mon article « j’ai des défauts, des problèmes et des faiblesses » ! D’ailleurs, le nom de ce site, « Insupportable Perfection », est un petit clin d’oeil à tous les coincés du bulbe qui attendent des autres la perfection, y compris pour l’orthographe 😉 À bon entendeur !
Bien dit!!! C’est dommage que dans un endroit de partage d’expérience comme celui la, il y en a toujours qui veulent te saper le moral!! T’as l’impression qu’ils ont juste envie de pas être comme les autres « moi mon expérience est unique, donc toutes vos histoires ne valent rien » non mais ohhhh tu vas te calmer Marilou!!!! Juste un petit mot pour toi, tu es ordinaire comme nous toutes alors fais pas semblant de sortir du lot..
ps: pardon les filles pour cet écart mais ça me démangeait
Waouh ! Juste waouh !
Que cela fait du bien de te lire !
Apres avoir lu cet article je me sens apaisée et presque « normale » finalement… Je ne suis pas seule dans mon cas et surtout je comprend que je peux gérer ces compulsions, enfin …
Hier j’ai eu exactement la meme remarque que celle de l’auteur que tu sites : Jai eu l’impression de construire ma crise comme par habitude mais m’alimenter ne me plaisait pas, je ne prenais aucun plaisir alors j’ai manger un peu trop mais je me suis arrêter car cela me semblait tellement inutile.
J’espère que cela me promet un avenir apaisant….
Mille mercis…
Avec plaisir 🙂 Oh oui je pense clairement que tu es sur la bonne route ! 😉
Beau témoignage….très inspirant et encourageant.
Je suis très heureuse pour toi que tu ai atteint la guérison après toutes ces souffrance et efforts!
Très généreux de ta part de nous le partager