10 raisons qui font que je ne supprimerai JAMAIS les sucres simples de mon alimentation

29 Mai 2017 | Métabolisme, Santé/Nutrition | 19 commentaires

Ô sucre, pourquoi tant de haine à ton égard ?

Que ce soit dans les magazines ou sur les groupes Facebook, la diabolisation de nos envies sucrées semble être à la mode. En effet, ce cher sucre semblerait être responsable de tous les maux de notre société actuelle. Et, je ne vais pas vous mentir, j’ai moi-même passé une paire d’années à chercher des recettes alternatives low-carb et à me convaincre que les shiritaki étaient bonnes !

J’ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer : non seulement les sucres dont je vais vous parler ne sont  PAS « mauvais » pour la santé, mais ils ne font aussi PAS « grossir ». (Tout dépend du type de sucre concerné, de votre passé alimentaire – alimentation low-carb, Dukan, paléo, etc.-, de ce que vous associez ou n’associez pas avec ces sucres et de ce qui compose le reste de votre alimentation).

Il existe une collection impressionnante de recherches, de connaissances, d’explications de biologie élémentaire et de conclusions cliniquement fondées concernant l’importance du sucre. Et, quand je parle de sucre, je fais référence aux sucres simples (glucose et fructose), que l’on trouve dans la nature notamment dans les fruits mûrs, les betteraves et certains autres légumes racines bien cuits, dans le miel pur et dans le sucre de canne.

Pas mal de confusion et d’ignorance planent autour des « glucides », laissant sous-entendre que les sucres complexes seraient « sains » et que les sucres simples seraient « mauvais », voire même que nous devrions totalement exclure ce macro-nutriment de notre alimentation au profit des « bons gras ». Nous avons été tellement mal informés que même les fruits, ces bijoux de la nature nourrissants, régénérants, pro-métaboliques et digestes (et délicieux) sont maudits.

On nous a dit que les glucides étaient des glucides, que les sucres étaient tous des sucres, en ignorant la biochimie fondamentale des différentes formes d’hydrates de carbone. Les céréales complètes et les acides gras « essentiels » sont extrêmement glorifiés alors que le jus d’orange est comparé à du Pepsi.

Et où le low-carbisme et le high-fatisme nous ont-t-ils menés ? Surpoids, diabètes, hypothyroïdie, inflammation, adrénalisation et infertilité.

Je vais essayé dans cet article vous apporter certaines bases de la physiologie pour que vous puissiez en tirer vos propres conclusions et vous rendre compte par vous-même si les sucres simples sont si dangereux que ça…

Rappel : les différentes catégories de glucides et leur digestion.

Par souci de clarté et pour introduire les différents articles qui vont venir dans cette série consacrée aux glucides, je vais essayé de vous résumer rapidement les différentes catégories de glucides.

Les hydrates de carbone peuvent être divisés en trois groupements chimiques principaux :

Il y a tout d’abord les plus « petits » moléculairement parlant, communément appelés « sucres » ou « sucres simples » :

⇒ Les MONOSACCHARIDES (sucres simples) : par exemple le glucose, le fructose et le galactose.

Les DISACCHARIDES (deux sucres liés ensemble) : par exemple le sucrose (= glucose + fructose), le lactose (= glucose + galactose) et le maltose.

Puis nous avons les plus gros moléculairement parlant, communément appelés « sucres complexes » qui sont :

Les POLYSACCHARIDES (plusieurs sucres liés ensemble) : par exemple les amidons (= simplement beaucoup de molécules de glucose liées entre elles), la cellulose, etc.

Notons que, tout glucide qui serait plus gros qu’une simple molécule de monosaccharide ne peut être utilisé directement par le corps et doit être dégradé en monosaccharides. Donc, en gros, tous les glucides que nous consommons finissent en sucres simples (glucose, fructose, etc.). Nous sécrétons pour cela des enzymes : de la lactase pour dégrader (digérer) le lactose, de la sucrase pour dégrader le sucrose, de l’amylase pour dégrader les amidons, etc.

Le sucre de canne est composé du disaccharide sucrose (fructose et glucose liés ensemble), alors que les fruits contiennent à la fois du glucose et du fructose individuels (monosaccharides singuliers) ainsi que le disaccharide sucrose.

Ok maintenant passons au sujet que je voulais aborder dans cet article c’est-à-dire les 10 raisons qui font que je ne supprimerai (plus) JAMAIS les sucres simples de mon alimentation…

1. Les sucres sont indispensables au fonctionnement de la thyroïde (métabolisme)

De nombreuses expériences ont montré que le fructose augmentait la production d’énergie cellulaire et le taux métabolique et qu’il joue donc un rôle protecteur sur le métabolisme. [1], [2], [3] et [4]

Cela s’explique en partie par le rôle important qu’il a dans l’activité de la thyroïde. En effet, savez-vous que votre foie stock du sucre (sous forme de glycogène) et que, sans un apport régulier de sucre (et donc sans un stock de glycogène constant), votre foie ne peut convertir les hormones thyroïdiennes inactives T4 en leur forme active T3 (hormone qui alimente le métabolisme et qui permet également la production d’autres hormones, comme la prégnénolone, à partir du cholestérol).

« Le foie apporte environ 70% de nos hormones thyroïdiennes actives, en convertissant la thyroxine (T4) en T3, seulement s’il a suffisamment de glucose car le glucose active l’enzyme sulfhydryle chargée de convertir la T4 en T3. » – Ray Peat

« Le glucose est nécessaire pour convertir la thyroxine (T4) en sa forme active, triiodothyronine (T3). Cela a lieu principalement dans le foie, si le glucose est présent en quantité suffisante. Pourquoi ? Car le glucose active l’enzyme sulfhydryle qui convertie la T4 en T3. Que se passe-t-il quand nous ne produisons pas de T3 ? Quand la quantité de T3 diminue, les enzymes respiratoires ou mitochondriales ne fonctionnent plus. La T3 est essentielle pour le découplage de la chaîne respiratoire mitochondriale, qui permettra l’activation des oxydations respiratoires et une production accrue de chaleur. Ces oxydations cellulaires entraîneront l’activation des voies métaboliques énergétiques : glycolyse et lipolyse. Quand la production de T3 est insuffisante, le sucre (glucose) n’est pas entièrement brûlé en dioxyde de carbone mais en acide lactique. Donc le corps obtient moins d’énergie pour la même quantité de glucose. Quand le foie est à cours de glycogène, il arrête de convertir la T4 en T3. »

– Lita Lee [5]

« Si votre foie n’est pas surchargé en graisses polyinsaturées (AGPI) et en hormones telle que l’œstrogène et qu’il reçoit un apport constant de sucre, il peut facilement convertir la T4 en T3. Le foie est l’usine du corps, il stock les sucres sous forme de glycogène en vue d’un usage ultérieur, traite la distribution des protéines et des lipides, et décompose les toxines et les hormones. Vous ne pouvez pas vivre sans glucides ! C’est le carburant le plus important du corps humain. Quand vous augmentez votre consommation de glucides, vous accélérer la conversion de T4 en T3 dans le foie. »

– Josh & Jeanne Rubin [6]

Comme je l’explique dans mon Ecourse gratuit de 30 jours sur le métabolisme, une température au réveil de moins de 36,5° et des mains et pieds régulièrement froids sont souvent la preuve que votre métabolisme vous fait défaut (et que la conversation thyroïdienne ne se passe pas comme elle le devrait).

« Puisque la nourriture (particulièrement les glucides et les protéines) augmente la glycémie et la production de T3, manger est « thermogénique », et la température (le métabolisme) s’élèvera après des repas suffisamment riches en glucides. » – Ray Peat

L’approche low-carb est ironique car ce que les gens évitent le plus dans le but de « perdre du poids » (les glucides) EST en réalité la chose qui soutien le fonctionnement de leur thyroïde (de leur métabolisme) et qui leur assurerait donc un succès sur le long terme. Les régimes cétogènes, low-carb, etc., diminuent en effet la conversion des hormones thyroïdiennes.

« Souvenez-vous qu’un régime prolongé (low-carb comme le mien, low-fat, low-calorie ou une combinaison des 3) a tendance à éteindre les fonctions thyroïdiennes. Ce n’est généralement pas un problème avec la glande thyroïde (donc les tests sanguins ont de grande chance d’être normaux) mais plutôt avec le foie, qui n’arrive plus à convertir la T4 en T3, l’hormone thyroïdienne active. Le diagnostic est basé sur le plan clinique avec la présence de fatigue, de lenteur, d’une peau sèche, de cheveux rêches ou qui tombent, d’une augmentation du cholestérol, ou d’une faible température corporelle. »

– Robert Atkins (pionnier du régime low-carb !)

Quand votre thyroïde et votre métabolisme ralentissent, ce sont toutes les fonctions qui en découlent qui vont être altérées : affaiblissement de la production d’acide gastrique, ralentissement de l’évacuation gastrique, fermentations intestinales, altération du processus de détoxification du foie, affaiblissement de la libido, problèmes menstruels, aménorrhée, insomnies, etc.

Et, plus votre métabolisme ralentit, moins vous brûlez de calories au repos et plus vous avez à réduire vos apports/à augmenter votre pratique sportive pour continuer à perdre du poids ou pour maintenir votre poids. Ce cercle vicieux explique pourquoi beaucoup de personnes en sur-poids finissent par manger peu de calories/peu de glucides sans jamais réussir à perdre de poids.

Les régimes Cétogène/Atkins/Dukan encouragent en fait la « perte de poids » au dépend de votre métabolisme (et d’états d’hyperadrénalisme et d’hypercortisolisme qui engendreront à terme de la fatigue surrénalienne).

2. Le sucre représente la source d’énergie favorite des cellules.

La fonction la plus importante de vos cellules est de produire de l’énergie. C’est ce qui va notamment garantir le bon fonctionnement de vos organes et leur régénération, et ce processus est entièrement dépendant de l’énergie que vous apportez à vos cellules.

Le glucose est leur principale source d’énergie et aussi leur source préférée. Vos cellules utilisent le glucose et crént de l’Adénosine Trisphosphate (ATP), qui est la « monnaie énergétique » de vos cellules.

Il est vrai que le corps peut tenir en l’absence d’hydrates de carbone mais, lorsqu’il ne dépend plus des glucides pour produire de l’énergie, cela ne signifie pas qu’il est toujours dans un état physiologique. Si le sucre était une substance si dangereuse que ça et si notre corps préférait recevoir des lipides en guise d’énergie, pourquoi avons-nous du sucre qui circule dans notre sang de manière constante et permanente, même lorsque nous n’en consommons pas ? Pourquoi notre corps a t’il en permanence recourt à des mécanismes lui permettant de produire du sucre, même lorsque nous n’en consommons pas ? C’est simple : nos cellules veulent et utilisent du sucre car il est LE carburant leur permettant de créer de l’énergie cellulaire (respiration cellulaire) et de les garder en vie.

Quand vous décidez de suivre une alimentation low-carb, vous forcez votre corps à utiliser les lipides et les protéines comme source d’énergie. Votre corps doit quand même convertir ces substances non-glucidiques en glucose pour que vos cellules puissent les utiliser en guise d’énergie (processus que l’on appelle gluconéogenèse). Les partisans de l’alimentation low-carb utilisent ça comme preuve que le corps peut survivre sans glucides, ce qui est vrai. Mais je vais vous expliquer pourquoi, malgré votre capacité à pouvoir survivre sans glucides, vous ne voudriez PAS le faire…

3. Produire de l’énergie à partir des lipides et des protéines est un processus pro-inflammatoire.

Une partie du processus de création de l’ATP, consiste à produire du dioxyde de carbone. Malgré sa mauvaise réputation de « déchet » à évacuer du corps en échange d’oxygène, le CO2 est extrêmement important pour le fonctionnement cellulaire. Il aide notamment à équilibrer les niveaux en électrolytes, est anti-inflammatoire, inhibe le stress, supporte le système immunitaire et le fonctionnement du foie, agit comme un anti-oxydant en diminuant les rdicaux libres, et aide de façon importante vos cellules à prendre et à utiliser l’oxygène.

Quand vous utilisez les lipides et les protéines comme source d’énergie au lieu d’utiliser les hydrates de carbone, les cellules ne vont pas produire beaucoup de dioxyde de carbone. Cela veut dire que les cellules capteront MOINS d’oxygène, et, par conséquent, produiront PLUS d’acide lactique.

Nous connaissons quasiment tous l’acide lactique par le biais de l’exercice physique : quand vous faites de longs entrainements (ou des sessions très vigoureuses), de l’acide lactique s’accumule dans vos muscles. Pourquoi ? Car, dans ces situations, vos cellules doivent produire de l’énergie alors que l’oxygène est diminué ou non-existant. Quand vous faites un footing à vive allure par exemple, l’oxygène que vous inhalez atteint à peine vos poumons, et encore moins les cellules de vos adducteurs.

Et en fait, supprimer les hydrates de carbone reproduit exactement ce processus, même quand vous ne faites pas de sport. Le manque de dioxyde de carbone implique un manque d’oxygène et donc vos cellules produisent de l’acide lactique. Et, mauvaise nouvelle, l’acide lactique est inflammatoire, augmente la production de radicaux libres, force les cellules à « gonfler » et à retenir de l’eau, supprime le système immunitaire, en plus de provoquer leur hypoxie. C’est un fardeau énorme pour tous les organes du corps, particulièrement pour le foie.

« L’oxydation des lipides à la place des glucides implique que les cellules n’auront pas suffisamment de dioxyde de carbone protecteur associé à leurs atomes d’azotes réactifs. » – Ray Peat

Une alimentation low-carb diminuera donc la production de dioxyde de carbone, augmentera la production d’acide lactique, et altèrera la production d’énergie cellulaire (sans parler du fait que le métabolisme des protéines produit de l’amoniaque et un excès de tryptophane qui sont deux substances pro-inflammatoires pour le corps). Et l’inverse est également vrai.

« L’oxydation des sucres est métaboliquement efficace de nombreuses façons, notamment en épargnant la consommation d’oxygène. Elle produit plus de dioxyde de carbone que l’oxydation des lipides, et celui-ci a de nombreuses fonctions protectrices, comme augmenter l’activité du cycle de Krebs et inhiber les dommages toxiques des protéines. »

– Ray Peat.

« L’effet protecteur du sucre, et les effets dangereux du métabolisme des graisses, sont aujourd’hui largement reconnus, dans chaque domaine de la physiologie. »

– Ray Peat.

4. Produire de l’énergie à partir des lipides est un processus anti-métabolique

En plus d’être un processus inflammatoire, l’utilisation des lipides en guise de carburant (peroxydation lipidique), est anti-métabolique. En effet, les produits résultants de cette peroxydation lipidique (HNE, MDA, acroléine, glyoxal, ainsi que d’autres aldéhydes hautement réactifs) endommagent les mitochondries, réduisant ainsi leur capacité à oxyder le sucre et à produire de l’énergie et du dioxyde de carbone.

De plus, PJ Randle a prouvé dans les années 1940 qu’il existait un antagonisme entre les graisses insaturées et l’assimilation du glucose, ce qui signifie qu’à chaque fois que nous sommes stressé et/ou en manque de glucose et/ou forcé d’utiliser les lipides comme source d’énergie, des acides gras libres sont libérés dans le sang, et ces acides gras bloquent la pénétration du glucose dans les cellules ainsi que son oxydation et favorisent la résistance à l’insuline. [7],[8],[9], [10] et [11]

Dans le but d’accélérer la perte de poids, les gens détruisent donc la capacité qu’ils ont à créer de l’énergie à partir de glucose.

En fait, les régimes low-carb qui vous assurent que vous allez devenir un « brûleur de gras » en utilisant les lipides comme source d’énergie, altèrent votre capacité à créer de l’énergie et à utiliser le glucose et vous donnent donc en réalité un métabolisme similaire à celui des personnes âgées, des personnes en surpoids ou des diabétiques. Contrôlez la température corporelle et le pouls d’un « brûleur de gras » et vous verrez le plus souvent qu’il est dans un état hypo-métabolique (comme la plupart des personnes âgées).

Si vous souhaitez perdre du poids sainement tout en favorisant votre longévité et votre fertilité, commencez par réparer votre métabolisme et améliorer la capacité qu’on vos cellules à utiliser et produire de l’énergie !

5. Le manque de sucre favorise la résistance à l’insuline

Il y existe énormément de mythes et d’incompréhensions à ce sujet et je pense que la résistance à l’insuline mériterait que je lui fasse un article dédié, mais pour faire bref, comme nous venons de le voir, le low-carbisme, en engendrant une production massive d’hormones du stress et en entrainant la présence d’acides gras bloquant la pénétration du glucose dans les cellules, diminue la sensibilité des cellules à l’insuline. 

De plus, les études montrent qu’une alimentation riche en protéines (55% de protéines et 30% de glucides) stimule fortement la production de l’insuline (car l’insuline favorise l’entrée des acides aminés dans les cellules) alors qu’un apport plus modéré en protéines (27%) et plus élevé en glucides (61%) engendre une production normale de l’insuline. [12] et [13]

Je rencontre souvent d’ailleurs chez mes clients vennant d’une alimentation riche en protéines et faible en glucides des symptômes d’hypoglycémie.

6. Le sucre protège le foie et optimise son fonctionnement

Le fructose prévient l’hypoxie des cellules du foie. [14]

La restriction en glucides, en engendrant un état de stress chronique, altère la capacité du foie à stocker du glycogène.

« Si le foie est très performant, il peut stocker suffisamment de glycogène pour un jour, mais un stress chronique et fréquent endommage généralement sa capacité a stocker du glycogène. » – Ray Peat

De plus, sans des stocks de glycogène suffisants, le foie ne peut traiter et éliminer l’excès d’œstrogènes ni convertir le cholestérol en progestérone (ce qui explique notamment pourquoi autant de femmes ont des niveaux de progestérone bas et perdent leurs règles en suivant un régime low-carb).

 « Avoir un apport constant de glucose est un facteur important pour supporter la glucurono-conjugaison (deuxième phase de détoxination du foie), qui a lieu pour inactiver les œstrogènes « usées » dans le foie. Les sucres simples boostent les niveaux d’acide glucuronique du patient lui permettant de se « débarrasser » les hormones usées. »

– Dr Datis Kharrazian

7. Le sucre favorise le développement du fœtus

Un embryon en développement PROSPÈRE grâce au fructose. Le fructose est LE sucre qui joue un rôle dans le processus de reproduction, dans la production du liquide séminal et intra-utérin, et dans le développement du fœtus.

Après que ces stades cruciaux de la vie soient passés, le fructose diminue et le glucose devient la première source moléculaire d’énergie. Le placenta transforme le glucose contenu dans le sang de la mère en fructose, et le fructose du sang de la mère peut se rendre directement dans le fœtus ; le glucose peut aussi se déplacer du fœtus jusqu’au sang de la mère. Le fructose lui est incapable de bouger dans cette direction, donc une concentration élevée est maintenue dans les fluides qui entourent le fœtus. [15], [16], [17] et [18]Si seulement nous apportions aux femmes enceintes des informations sur le type de glucides à consommer et avec quoi les accompagner plutôt que de leur proposer des régimes tous plus restrictifs les uns que les autres…

8. Le sucre est facile à digérer.

Je suis personnellement fan du sucre contenu dans les fruits mûrs, parce que, quand un fruit est à maturation complète, les disaccarides (doubles molécules de sucre) sont dégradés en fructose et en glucose (molécules simples) le rendant facile à digérer. Le sucre est un excellent choix pour ceux qui présentent des difficultés digestives étant donné que, plus les hydrates de carbone sont complexes, plus ils demenderont des efforts pour être digérés.

Il en est de même pour les sucres simples contenus dans le miel et le sirop d’érable qui demandent très peu de digestion et apportent l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des cellules et du métabolisme.

(Note : La digestion s’améliore normalement à mesure que le fonctionnement de la thyroïde augmente.)

9. Les fruits (et particulièrement le jus d’orange) ont des effets thérapeutiques.

Les fruits et leurs jus sont riches en salicylates naturels qui sont de puissants anti-inflammatoires. Le jus d’orange contient aussi deux substances anti-inflammatoires très puissantes (la naringine et la naringénine) qui protègent des endotoxines en supprimant la formation d’acide nitrique et des prostaglandines. [19], [20], [21], [22], [23], [24] et [25].

Le fructose améliore la tolérance au glucose chez les adultes présentant un diabète de type 2 [26] et [27] et diminue la réponse glycémique chez les adultes normaux. [28]

Le fructose contenu dans les fruits et les jus de fruits aident à moduler la glycémie, améliore la réponse de l’insuline [29] et calment l’activité des glandes surrénales. Les sucres naturels contenus dans le jus d’orange frais (glucose + fructose) peuvent donc réduire significativement les hormones du stress, hormones responsables de l’intolérance au glucose.

Dans le cadre d’une alimentation composée d’aliments denses en nutriments et avec du repos, ce genre de sucres peuvent donc aider à rétablir le métabolisme et à stopper la production d’hormones du stress dégénératives.

« Un apport calorique sous forme de jus d’oranges ne provoque aucun stress oxydatif ni de stress inflammatoire, probablement à cause de sa teneur en flavonoïdes et peut donc représenter une source d’énergie sûre. » [30]

Le jus d’orange (frais, non-concentré) contient un ratio glucose/fructose idéal, une quantité significative de potassium et de magnésium et est bien sûr riche en vitamine C. Le jus d’orange est un de mes aliments pro-thyroïdiens préférés (sa teneur élevée en magnésium joue sur la thyroïde en modérant le stress) et, tout comme le sucrose, augmente l’acide glucuronique (que l’on retrouve d’ailleurs également sous forme artificielle dans les boissons énergisantes comme le red-bull !).

Vous comprenez maintenant pourquoi je suis autant fan du jus d’orange ?

10. Les envies de sucre sont le signe que vous avez besoin de PLUS de sucre (et non que vous devez faire une « détox » au sucre !)

Quand des clients me contactent en se plaignant d’avoir des envies sucrées incessantes (et en me disant que c’est une preuve de « fragilité émotionnelle »), je leur suggère que peut-être leur corps est une machine intelligente qui leur envoie des signaux pour une certaine raison et que peut-être leurs cellules hurlent pour recevoir le carburant qu’elles sont physiologiquement conçues pour recevoir : DU GLUCOSE. Et que leurs besoins métaboliques ne sont peut-être simplement pas remplis.

Je ne le répéterai jamais assez : ÉCOUTEZ VOTRE CORPS. Nous, les humains, sommes biologiquement conçus pour avoir envie de choses sucrées, et ce dès la naissance, que ce soit le croquant d’une pomme, la succulente douceur du miel, ou le goût de caramel des dattes. Le corps n’essaye PAS de vous tromper quand vous avez envie de sucre et que vous vous délectez en mangeant certains aliments ; il essaie juste de vous indiquer comment VIVRE et PROSPÉRER. Nos papilles gustatives sont là pour une raison.

Les différents messages marketing (publicités agroalimentaires, industrie des régimes, etc.) peuvent malheureusement effacer la programmation naturelle de vos envies et renforcer des paradigmes malsains disant que succomber à ses envies sucrées est « péché » et reflète votre manque de volonté et vos faiblesses.

 « Chaque envie est un bon point de départ car nous avons plusieurs mécanismes biologiques nous permettant de corriger des carences nutritionnelles spécifiques. Quand quelque chose interfère avec votre capacité à utiliser les sucres, vous en avez envie parce que, si vous n’en consommez pas, vous allez gaspiller des protéines pour en créer. » – Ray Peat.

Une personne qui mange suffisamment de sucre naturel et qui l’utilise et le métabolise correctement n’a pas constamment envie de sucre. Occupez vous de ces deux choses au lieu de vous lancer dans une « détox » anti-sucre.

REMARQUE N°1 : Comme nous vivons dans un monde remplis d’aliments industriels pouvant tromper nos papilles, ces envies ont parfois besoin d’être redirigées vers des aliments plus naturels, entiers, ou le moins transformés possibles. Même si je suis une fervente partisanne de l’approche anti-régime, il y A effectivement des fois où nous devons utiliser notre mental dans nos choix alimentaires, et pas seulement notre corps (exemple : choisir entre une pomme bio et une pomme non-bio, intolérances médicales, etc) et j’explique tout ça plus en détail dans mon programme « Peace and love…Food ! » consacré aux comportements alimentaires.

REMARQUE N°2 : Attention aux herbes populaires comme le Gymnema Sylvestris utilisées pour « combattre » et « supprimer » les envies de sucre qui peuvent en réalité causer de l’hypoglycémie, qui à son tour provoquera une élévation de l’adrénaline, qui à son tour amplifiera les envies sucrées…

Conclusion

Dans le bon contexte, les sucres simples contenus notamment dans les fruits, les tubercules bien cuites, le miel, etc. sont des outils absolument essentiels que j’utilise au quotidien avec mes clients pour obtenir de nombreuses améliorations physiologiques.

Ces sucres nourrissent efficacement vos cellules, assurent la production des hormones thyroïdiennes actives (T3) et du CO2, augmentent le métabolisme, participent à la détoxification du foie, font diminuer l’adrénaline et le cortisol, améliorent la sensibilité à l’insuline, régulent la glycémie, préservant les protéines contenues dans nos tissus, augmentent la fertilité et la libido, améliorent l’humeur, diminuent l’inflammation, et j’en passe. Vous pouvez même reconstruire votre système digestif et changer votre flore intestinale en améliorant votre métabolisme, chose qui ne peut se produire sans un apport suffisant d’hydrates de carbone.

La version scientifique du low-carb est de la pure science-fiction. Enlever les glucides de votre alimentation augmente la production de cortisol, favorise l’inflammation, vous rend davantage résistant à l’insuline, diminue vos niveaux de dioxyde de carbone, et ne maintient même pas votre glycémie vers le bas. Et le tableau se détériore incroyablement quand vous regardez les résultats sur le long terme (fatigue, frilosité, envies/compulsions sucrées, insomnies, problème hormonaux, perte musculaire, prise de poids, etc.). Le métabolisme se ralentit et le corps devient à terme un stockeur et non un brûleur.

Votre corps fabrique du sucre, que vous en mangiez ou non, d’une façon ou d’une autre, que vous choisissiez la manière simple, ou la manière compliquée.

Donc n’ayez pas peur de réintroduire très progressivement plus de sucres naturels dans votre alimentation, particulièrement si vous en avez envie ! Et soyez patient. Après mes années de low-carbisme, de détox & Co, il m’a fallu plusieurs mois pour réguler mes envies et être capable de brûler convenablement le sucre en guise d’énergie.

N’abandonnez pas les sucres (seulement ceux qui sont inefficaces), et n’ayez surtout pas peur des fruits.

Et vous, fuyez-vous les sucres ? Pourquoi ?

PS : Au cas où mon discours porterait à confusion et pour anticiper d’éventuelles interprétations « extrémistes », à AUCUN MOMENT je n’ai parlé de devenir frugivore ou de consommer 90% de ses apports caloriques sous forme de sucres simples, hein ?

PPS : Si l’alimentation low-carb vous réussie, tant mieux ! Cet article est destiné aux personnes qui présentent des symptômes de mauvais métabolisme, d’hypothyroïdie, ou qui n’ont pas aujourd’hui les résultats qu’elles voudraient avoir au niveau de leur santé, de leur forme physique et de leurs comportements alimentaires.

Références

[1] T. Mizobe, Y. Nakajima, H. Ueno, DI. Sessler, Fructose administration increases intraoperative core temperature by augmenting both metabolic rate and the vasoconstriction threshold, Anesthesiology., 2006 Jun;104(6):1124-30.

[2] T. Brundin, J. Wahren, Whole body and splanchnic oxygen consumption and blood flow after oral ingestion of fructose or glucose, American Journal of Physiology – Endocrinology and Metabolism Published 1 April 1993 Vol. 264 no. 4, E504-E513 DOI. (http://ajpendo.physiology.org/content/264/4/E504)

[3] I. Spasojević, A. Bajić, K. Jovanović, M. Spasić, P. Andjus, Protective role of fructose in the metabolism of astroglial C6 cells exposed to hydrogen peroxide, Carbohydr Res. 2009 Sep 8;344(13):1676-81. doi: 10.1016/j.carres.2009.05.023. Epub 2009 Jun 3. (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19591975)

[4] L. Tappy, E. Jéquier, Fructose and dietary thermogenesis, Am J Clin Nutr, 1993 Nov;58(5 Suppl):766S-770S. (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8213608)

[5] http://www.litalee.com/shopexd.asp?id=180

[6] http://eastwesthealing.com/the-thyroid-part-1/

[7] J. Girard, Contribution of free fatty acids to impairment of insulin secretion and action mechanism of beta-cell lipotoxicity, Med Sci (Paris). 2005 Dec;21 Spec No:19-25.

[8] J. Girard, « Role of free fatty acids in insulin resistance of subjects with non-insulin-dependent diabetes, » Diabetes Metab. 21(2), 79-88, 1995. « Studies performed in the rat suggest that impaired glucose-induced insulin secretion could also be related to chronic exposure of pancreatic beta cells to elevated plasma free fatty acid levels. » [This direct effect of free fatty acids on the beta cells is extremely important. Estrogen–probably via GH–increases free fatty acids, and adrenalin–which is elevated in hypothyroidism–increases the release of free fatty acids from storage. Free fatty acids impair mitochondrail energy production.]

[9] M. Kusunoki, et al. Amelioration of high fat feeding-induced insulin resistance in skeletal muscle with the antiglucocorticoid RU486, Diabetes 44(6), 718-720, 1995. « These results suggest that glucocorticoids play, in a tissue-specific manner, a role in the maintenance and/or production of insulin resistance produced by high-fat feeding. »

[10] A. Golay, et al., Effect of lipid oxidation on the regulation of glucose utilization in obese patients, Acta Diabetologica 32(1), 44-48, 1995. Free fatty acids strongly and quickly depress the ability to oxidize or store glucose.

[11] M. Roden, TB. Price, G. Perseghin, KF. Petersen, DL. Rothman, GW. Cline, and GI. Shulman, Mechanism of free fatty acid-induced insulin resistance in humans, J Clin Invest. 1996 Jun 15; 97(12): 2859–2865. (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC507380/)

[12] M. Usami, Y. Seino, S. Seino, J. Takemura, H. Nakahara, M. Ikeda, H. Imura, Effects of high protein diet on insulin and glucagon secretion in normal rats, J Nutr., 1982 Apr;112(4):681-5. (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7040609)

[13] FQ. Nuttall, AD. Mooradian, MC. Gannon, C. Billington, P. Krezowski, Effect of protein ingestion on the glucose and insulin response to a standardized oral glucose load. Diabetes Care 1984 Sep-Oct;7(5):465-70.

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[28] MC. Moore, AD. Cherrington, SL. Mann, SN. Davis, Acute fructose administration decreases the glycemic response to an oral glucose tolerance test in normal adults, J Clin Endocrinol Metab. 2000 Dec;85(12):4515-9.

[29] MC. Moore, AD. Cherrington, SL. Mann, SN. Davis, Acute fructose administration decreases the glycemic response to an oral glucose tolerance test in normal adults, J Clin Endocrinol Metab 2000 Dec;85(12):4515-9. “In animal models, a small (catalytic) dose of fructose administered with glucose decreases the glycemic response to the glucose load.” “In conclusion, low dose fructose improves the glycemic response to an oral glucose load in normal adults without significantly enhancing the insulin or triglyceride response. Fructose appears most effective in those normal individuals who have the poorest glucose tolerance.”

[30] P. Mohanty, R. Pathak, A. Chaudhuri, CL. Sia, P. Dandona, Orange juice or fructose intake does not induce oxidative and inflammatory response, Ghanim H, Diabetes Care. 2007 Jun;30(6):1406-11.

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